mercredi 3 janvier 2007

L'AGE-UQO rocke. (ça commence à devenir une habitude)

Pour ceux qui aurait manqué la réaction de l'AGE-UQO (Université du Québec en Outaouais) à la lettre de conjointe de l'AGECTR et de l'AGEUQTR (Université du Québec à Trois-Rivières et Cégep de la même ville)--dans laquelle, par ailleurs, ces assos se sont ridiculées en utilisant des expressions vide de sens et ne semblant viser qu'à rabaisser d'autres assos: maturité? WTF?--ça vaut la peine de lire: l'AGE-UQO fait encore la preuve qu'elle a une des position les plus réfléchie de tout le mouvement étudiant québécois. Je reproduit ici, parce que c'est vraiment une analyse éclairée de tout le mouvement depuis les années 60, à mon avis:

Aux étudiantes et aux étudiants du Québec,

En réponse à la lettre envoyée aux associations étudiantes du Québec par l’AGEUQTR et l’AGECTR, le conseil exécutif de l’AGE-UQO croit important de rectifier certains faits sur ce qui s’est passé lors de la fin de semaine du 11-12 novembre 2006 à Rimouski. Nous tenons aussi à émettre notre opinion sur les conseils stratégiques amenés par nos collègues de Trois-Rivières.

En ce qui a trait au principal point de litige soulevé dans leur lettre, soit l’Assemblée étudiante du Québec (AEQ), nous trouvons que l’AGEUQTR et l’AGECTR en ont fait une présentation plutôt erronée, ou, du moins, à laquelle il manquait certains éléments importants. Entre autres, il n’est aucunement mentionné dans leur lettre que, en plus des associations indépendantes et membres de l’ASSÉ, des associations de la FECQ et trois associations membres de la FEUQ ont également claqué la porte de l’AEQ et ce, en respectant un mandat de leur association respective. C’est le cas notamment de l’AESS-UQAM, de la SSMU et de l’AGE-UQO. Aussi, selon les deux associations de Trois-Rivières, le départ des associations étudiantes de l’AEQ n’était aucunement justifié parce qu’elles « pouvaient influencer les décisions prises autour de la table de l’AEQ ». Pourtant, l’AGE-UQO, qui est membre de la FEUQ et qui a de facto le droit de vote à l’AEQ, a clairement exposé son désaccord et son mécontentement face au déficit démocratique et au manque d’ouverture à la diversité du mouvement étudiant de l’AEQ. Cela a été annoncé au moins quatre semaines avant ladite réunion et au moment même de quitter la salle où se tenait l’AEQ. Si l’absence de base égalitaire n’est pas considérée comme une raison valable pour justifier le boycott d’une instance politique, qui prétend représenter l’ensemble du mouvement étudiant québécois, nous nous demandons sérieusement jusqu’à quel point la démocratie et le respect pourront être bafoués avant que des actes de contestation, comme ceux posés à Rimouski par au moins 24 associations étudiantes, soient considérés comme étant justifiés.

D’autre part, nous voyons mal en quoi les associations membres de la FEUQ ou ou de la la FEUQ, devraient assumer un rôle de « leader » du mouvement étudiant québécois, tant au niveau collégial qu’universitaire. Selon l’AGEUQTR et l’AGECTR, les associations membres de la FEUQ ont manqué une occasion, lors de cette réunion, de justement démontrer leur leadership et leur ouverture. Selon nous, les fédérations étudiantes québécoises n’ont pas, et n’ont pas à avoir, une position de « leader » du mouvement étudiant, même si elles aiment bien s’en réclamer. De ce fait, la FEUQ est plutôt une composante du mouvement étudiant, au même titre que la FECQ et l’ASSÉ, qui regroupe 17 associations étudiantes universitaires, rien de plus.

Pour ce qui est de l’appel à la maturité du mouvement étudiant lancé par l’AGEUQTR et l’AGECTR, nous tenons à exprimer notre plus profond désaccord avec l’esprit paternaliste de cette déclaration. Il s’agit d’un appel à l’étouffement des dynamiques idéologiques et stratégiques du mouvement étudiant. Nous comprenons mal comment les conseils exécutifs de ces deux associations peuvent considérer comme étant immature l’attitude des associations qui ont quitté l’AEQ, pour se réunir sur une base démocratique et égalitaire, sur le principe d’ «une association, un vote », permettant ainsi de pouvoir discuter d’égal à égal. La reconnaissance de l’égalité était tout à fait absente à l’AEQ. Bien qu’il était possible pour les associations non-membres d’influencer les associations membres, elles n’avaient aucun poids décisionnel. Il ne faudrait pas oublier que les associations ayant quitté l’AEQ ont invité formellement, deux fois plutôt qu’une, l’ensemble des associations présentes à se joindre à la réunion informelle. Ces dernières, par l’entremise des présidents de la FECQ et de la FEUQ ont rejeté l’invitation de se joindre à la réunion informelle, sous prétexte qu’ils et elles étaient trop « claqué-e-s ». Pour notre part, ce fût là une des preuves les plus flagrantes que le corporatisme des fédérations étudiantes québécoises prime sur tout, même sur les débats à l’intérieur du mouvement étudiant. Que ce soit à l’interne d’une organisation comme la FEUQ ou l’ASSÉ, ou encore à l’interne du mouvement étudiant, les débats idéologiques et stratégiques sont sains et même nécessaire à la survie des organisations et du mouvement. Vouloir les freiner ou les éviter en revient à ne pas reconnaître l’importance de la diversité des idées et des stratégies politiques à l’intérieur du mouvement étudiant.

Pour conclure, nous sommes en accord avec l’AGEUQTR et l’AGECTR pour affirmer que les guerres de bannières, qui peuvent avoir lieu à l’intérieur du mouvement étudiant, sont futiles. Nous croyons aussi qu’il doit y avoir des espaces de discussions sans contraintes d’affiliation ou de positions idéologiques. C’est pourquoi nous avons appelé l’ensemble des associations, lors de l’AEQ, à se rencontrer dans un autre lieu et ce, sans égard à leur appartenance à une organisation nationale ou encore à leur position idéologique. En ce sens, il faut admettre que l’AEQ est en soit une arme propice aux guerres de bannières. En réunissant la FECQ et la FEUQ sous une même bannière et en affirmant parler au nom du mouvement étudiant québécois, cette instance ne reconnaît aucunement, de par sa nature, les autres regroupements nationaux et les associations indépendantes. C’est donc pourquoi nous trouvions important de ne pas discuter dans une instance FECQ/FEUQ, où les associations non-membres ne disposaient, et ne disposent toujours pas, des mêmes droits que les associations membres. Par conséquent, nous avons invité l’ensemble des associations à se rencontrer dans un lieu de discussions égalitaires. Par contre, la plupart des associations de la FECQ et de la FEUQ n’ont pas voulu se joindre à cette réunion informelle. Une autre réunion de ce type a été convoquée par les associations présentes à Rimouski. Nous incitons fortement l’ensemble des associations étudiantes du Québec, qu’elles soient indépendantes, membres de l’ASSÉ, de la FECQ ou de la FEUQ à être présentes le 27 janvier prochain au CEGEP de Chicoutimi, non pas pour nous unir à tous prix sur une campagne en particulier, mais bien pour discuter d’égal à égal des grands enjeux actuels du mouvement étudiant et créer des liens entre des associations étudiantes collégiales et universitaires qui, habituellement, ne se rencontrent que très rarement, sinon jamais.


Sincèrement et solidairement,

Le conseil exécutif de l’Association générale des étudiant-e-s de l’Université du Québec en Outaouais (AGE-UQO)

Pour information : David Clément, vice-président
(819)773-1670 (Bureau)
(819)210-4071 (Cellulaire)

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